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(1805-1879)
Né à Copenhague, il est formé à l’école de danse du Théâtre royal danois, en particulier par son père Antoine Bournonville et par Vincenzo Galeotti. Il en intègre le ballet en 1820. La même année, il part se perfectionner auprès d’Auguste Vestris et de Pierre Gardel à Paris, et y retourne de 1824 à 1829. En 1826, il est engagé à l’Opéra comme premier remplaçant dans le genre demi-caractère. Déçu de ne pas accéder au poste de premier danseur, il rentre en 1830 à Copenhague. Premier danseur, il y brille jusqu’en 1848 dans les rôles de demi-caractère, par sa technique élégante et ses talents de mime.
Chorégraphe, il compose une cinquantaine de ballets de 1829 à 1876. Maître de ballet (jusqu’en 1877), il hausse la danse à un niveau international et obtient l’égalité sociale pour les danseurs. Malgré ses réussites, son caractère difficile l’oblige parfois à s’exiler : il danse à Naples (1840), dirige le ballet de l’Opéra de Vienne (1855-1856), puis le Théâtre royal de Suède (1861-1864). Après sa mort, ses leçons, des pas de deux, pas de trois et certains de ses ballets continuent d’être transmis, et ce jusqu’à nos jours.
Bournonville a une conception de l’art idéaliste, positive et harmonieuse. Ses ballets - à l’exception de La Sylphide (1836) - se déroulent dans une atmosphère optimiste, où éclatent l’exubérance et la joie de vivre. Du romantisme, il retient le goût pour les univers fantastiques et exotiques. Dans ses chorégraphies, il mêle danse et pantomime, et introduit des danses de caractère, dont il a puisé l’inspiration dans ses nombreux voyages à l’étranger : Italie (Napoli, 1842 ; La Fête des fleurs à Genzano, 1858), Espagne (Le Toréador, 1840 ; La Ventana, 1856), Flandre (La Kermesse à Bruges, 1851) Norvège (Le Mariage à Hardanger, 1853) ou Russie (De la Sibérie à Moscou, 1876). Dans Le Conservatoire (1849), il rend hommage aux leçons de Vestris.
Le style Bournonville exige grâce, légèreté, agilité et talent de mime. La danse, en symbiose avec la musique, se caractérise par un flux de mouvement continu, dans lequel l’exécution des pas joue sur des variations d’accents, d’amplitude et d’intensité.
Ressources (généralités)
My Theatre Life, August Bournonville, éd. A. and C. Black, Londres, 1979.
(Édition en anglais de l’autobiographie d’August Bournonville Mit Teaterliv I-III, 1848-1878.)
The Bournonville Ballets : a Photographic Record 1844−1933, Knud Arne Jürgensen, éd. Dance Books, Londres, 1987.
Études chorégraphiques (1848, 1855, 1861), August Bournonville, Libreria musicale italiana, Lucques (Italie), 2005.
(Édition trilingue annotée, sous la direction de Knud Arne Jürgensen et Francesca Falcone.)
The Bournonville School I-IV, Kirsten Ralov, éd. Marcel Dekker, New York-Bâle, 1979.
(Série de 4 documents comprenant : texte ; musique ; notation Benesh, par Sandra Caverly ; notation Laban, par Ann Hutchinson Guest.)
The Bournonville School, The Royal Danish Ballet, dir. Anne Marie Vessel Schlüter, éd. The Royal Danish Theatre, Copenhague 2005.
(Série de 3 documents, basée sur The Bournonville School de Kirsten Ralov, comprenant : texte ; musique ; DVD.)
Bournonville Ballet Technique : Fifty Enchaînements, Vivi Flindt et Knud Arne Jürgensen, éd. Dance Books, Londres, 1992.
(Série de 3 documents comprenant : texte, et quelques extraits en notation Laban ; partition musicale ; DVD.)
REPERTOIRE
Parmi les œuvres d’August Bournonville, une dizaine de ballets ou de divertissements sont restés au répertoire grâce à des transmissions « directes ».
Plusieurs autres œuvres ont été remontées par la suite, soit par des danseurs s’inscrivant dans la filiation de Bournonville, soit, plus récemment, par des chercheurs s’appuyant sur des sources iconographiques et écrites – dont des transcriptions de Bournonville dans un système simple de notation conçu par lui.
Citons parmi les personnes ayant contribué à redonner vie à des œuvres de Bournonville :
Hans Beck, disciple et successeur de Bournonville au Ballet royal danois, qui reprendra notamment l’acte III de Napoli et des variations d’Abdallah au tournant du XIXe siècle ; Allan Fridericia et Elsa Marianne von Rosen, qui remonteront des ballets — dont The Lay of Thrym — dans les années 1960-1980 ; puis Knud Arne Jürgensen, chercheur, qui à partir des années 1980 entreprendra de remonter des extraits de ballets « oubliés », essentiellement à partir des sources notées.
Le Ballet royal danois présente régulièrement des œuvres de Bournonville.
Ce répertoire est également repris occasionnellement par la plupart des grandes compagnies classiques.
Il est aussi étudié dans des cadres pédagogiques ou pour des concours de danse.
Ressources (partitions)
Plusieurs pièces ou extraits de pièces du répertoire de Bournonville ont été transcrites en notation Benesh et en notation Laban d’après des productions et reconstructions diverses (Hans Brenaa, Harald Lander, Poul Gnatt, Erik Bruhn, Peter Shaufuss, Kirsten Ralov, Knud Arne Jürgensen, entre autres).
Partitions en notation Benesh, disponibles au Benesh Institute ou compagnies de ballets :
• Abdallah, acte III
• Flower Festival at Genzano [La Fête des fleurs à Genzano]
• Konservatoriet [Le Conservatoire]
• Napoli
• Pas des trois cousines (partition de travail)
• Polka militaire (partition pré-master)
• La Sylphide
• La Ventana
• William Tell (extraits)
Partitions en notation Laban, disponibles au Dance Notation Bureau :
• Flower Festival at Genzano [La Fête des fleurs à Genzano], Pas de deux
• Kermesse in Bruges [La Kermesse à Bruges], scène 1, extrait du Pas de deux
• Konservatoriet [Le Conservatoire]
• Napoli, acte III, plusieurs extraits dont Pas de six et Tarantella.
Partition en notation Laban, disponible au CND (Archives Knust)
• Konservatoriet [Le Conservatoire], extraits
Partitions en notation Laban publiées :
• The Flower Festival in Genzano, pas de deux, notation Laban par Ann Hutchinson Guest, éd. Gordon and Breach, Language of Dance Series 1, Yverlon (Suisse), 1987.
• The Bournonville Heritage : a Choreographic Record 1829-1875 : Twenty-Four Unknown Dances in Labanotation, reconstruction par Knud Arne Jürgensen, notation Laban par Ann Hutchinson Guest, éd. Dance Books, Londres, 1990.
(Contient des extraits des pièces La Ventana, La Sylphide, A Folk Tale, Soldier and Peasant, Robert le diable, La Cracovienne, The Childhood of Erik Menved, Raphael, Psyche, Waldemar, Abdallah, The Mountain Hut, The Valkyrie, Pontemolle, The Lay of Thrym, Arcona)
• Robert le diable : the ballet of the nuns, reconstruction par Knud Arne Jürgensen, notation Laban par Ann Hutchinson Guest, éd. Gordon and Breach, Language of Dance Series 7, Amsterdam, 1997.
Ressources (vidéos)
Quelques vidéos sont disponibles, parfois dans différentes versions.
Pièces intégrales : Le Conservatoire, Napoli, La Sylphide.
Extraits de pièces : Flower Festival at Genzano, La Sylphide.
Toutes les vidéos des œuvres citées sont consultables au CND, et pour la plupart éditées et commercialisées. Certaines des vidéos consultables au CND appartiennent au « fonds Noureev ».
Quelques projets réalisés
Il y a eu quelques reconstructions en France du répertoire Bournonville, dont :
Le Ballet des nonnes, extraits, Institut Stanlowa, 2000. Remontage pour étudiants. Intervenante : Roxana Barbacaru.
Le Ballet des nonnes, intégralité du ballet, CNR de Paris, 2002. Remontage pour étudiants, avec présentation sur scène. Intervenante : Roxana Barbacaru.
Napoli, extrait, école Anne Morot de Sarrebourg (57), 2010. Remontage pour amateurs, dispositif Danse amateur et répertoire. Intervenante : Isabelle Riddez.
Soldier and Peasant [Soldat et Paysan], pas de trois. Remontage d’extraits dans un cadre pédagogique, Académie de danse de Franconville, 2001. Intervenante : Roxana Barbacaru.
À noter, la tenue en 2009 et 2010 d’un stage d’été « Bournonville à Biarritz » pour danseurs pré-professionnels et professionnels incluant, outre des cours de technique, l’étude d’extraits de répertoire.
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Droits
Les œuvres d’August Bournonville sont désormais dans le domaine public, néanmoins les personnes ayant remonté des pièces peuvent être détenteurs des droits de leurs versions.
Dans le cas des versions notées, s’adresser aux centres de notation dépositaires des partitions. Ces centres devraient être à même d’orienter vers les ayants droit.
Adresses et liens utiles